Mai 68, le pavé dans la …  Espace Venta  – Mai 2008 

(re) composé du mouvement du temps

La finale de soixante ans sur la formidable accélération de la liberté. 
D’un côté des enfants que nous avons fumé en habitudes de révolte et de l’autre les flics en uniformes tout court. Les fleurs de naïveté narguaient le canon des fusils, Guevara et Ian Palach mouraient au pied de l’espérance, Luther King et Kennedy aussi…  Sur l’Afrique du Sud et sur déjà en Palestine. La Belgique se consommait un peu plus et les pavés volaient au Quartier Latin. Mais l’homme s’apprêtait à marcher sur la lune et Woodstock commençait à poindre… Mai 68 aura rendu la révolution possible mais court, si court. Un éclair immense, aveuglant qui nous brouillé le regard. 
Jean-Claude Deprez et Fabris Remouchamps ont (re) composé le mouvement du temps, celui de la permanence des idées, la résistance de l’ordre établi, et nous avons encore une combustion lente, quarante ans plus tard. 

Didier Dirix 

Le retour de flamme – La libre -24 / 05/2008 

ILs la liberté voulaient. Ils ont tous été: laxisme, irrespect, incivisme, décadence. Ils voulaient une société non capitaliste.Ils ont engendré une société de profit. Ils voulaient l’amour et pas la guerre. Ils ont eu les liaisons improbables, n’empêchant ni guerres ni terrorisme. Leur idole romane, barbudo coiffé d’un béret noir s’est fanée comme les fleurs de leur génération. Ils ont des slogans et n’ont plus qu’une terre sous les pavés qui n’ont jamais caché de plage. 
Ainsi, les soixante-huitards, les quatre dernières décisions ont été empêchées dans les contradictions de leur embourgeoisement. Voilà ce qu’expriment, de manière agitée comme cette époque, les dessins-monotypes de Jean-Claude Deprez et les photographies-montages de Fabris Remouchamps. Nulle prise de position, nulle part nostalgie déplacée, simplement des souvenirs brûlés, entremêlés dans le flou des années. C’était déjà la fin des Golden Sixties, pressentiment sinistre mais encore utopique de ce que serait le siècle suivant. En jetant leurs pavés dans le jument, ils sont tous restés éclaboussés. 

Jean Jour